EXTRAITS VIDÉOS

Dans les mondes sans soleil

Documentation vidéo de l’installation Dans les mondes sans soleil  (Le Metaxu, Toulon), couleurs, son, 57″, 2022.

Dans les mondes sans soleil est une installation composée de trois vidéos, d’une bande sonore et d’un montage de textes, -éléments du projet Visible Earths (2018-…)-. 
Son objet d’étude est une carte composite de la terre la nuit appelée communément “Night Lights”, publiée en 2017 par la NASA.
Ce sont dans les mésusages de la carte que les objets de l’installation se constituent. La carte étant étudiée non exactement comme outil de connaissance du territoire dans une superposition intègre du réel à sa référence, mais plutôt comme grille d’analyse des usages et des projections idéologiques qu’elle supporte.
C’est à partir de la grille, outil de mesure, de projection, d’organisation de l’espace, motif majeur et paradoxal de l’histoire de l’art que chaque objet se figure en trois dimensions. 
Dans les mondes sans soleil est un lieu de tension des forces contrariées du clair et de l’obscur, du réel et de la représentation, du figuratif et de l’abstrait, de la petite et de la grande histoire.  


Dans les mondes sans soleil, on troque des pages blanches contre des fonds verts (projet visible Earths)

Vidéo, couleurs, muet, 1’44 », 2021.

Cette pièce est un enregistrement vidéo d’écran d’ordinateur lors d’un dézoom sur l’animation 2D du site Google Earth, La terre de nuit. La séquence interroge cette animation dans sa capacité à produire un certain maillage entre techniques de représentations et projections idéologiques.

Par choix ou à défaut technique, les images se lisent par strate à la fois mêlées et en rupture les unes avec les autres. Ici, réside un état de trouble dans la représentation numérique. Quand un monochrome blanc apparait et est perceptible partiellement du début à la fin, que représente-t-il ? Un fond blanc, le jour, des pixels, des lumières artificielles, un espace vierge ?

La séquence ne situe pas un lieu physique, n’use pas de la carte pour ses repères. Ce sont ses dernières images qui justifient le choix de ce lieu virtuel. Ses dernières images qui ciblent le manque de la représentation numérique : les pixels verts.

Fragment du projet Visible Earths, cette vidéo s’enquiert des usages du territoire comme d’une carte, de la terre comme d’un décor ; Dans les mondes sans soleil, on troque des pages blanches contre des fonds verts.

Sparkling ParK -V1- (projet visible Earths)

Vidéo, couleurs, stéréo, 2’17 », 2020.

Sparkling ParK est une métaphore dystopique dans laquelle l’habitat terrestre est un parc insulaire depuis les yeux numériques des satellites Suomi NPP.
Un déplacement visuel balaie la peau numérique de Black Marble (NASA, 2016-17), expose les pixels qui construisent l’image. Ces pixels sont traduits en une composition sonore par un programme et constitue la partie instrumental de la bande son. A ces deux strates, se superposent des extraits du livre « Le ParK » de Bruce Bégout lu par un Text-Reader. Sans figuration nécessaire, ce sont ces types de langage, de code, de donnée numérique qui observent, reconnaissent, évaluent et modélisent la terre ou particulièrement ici l’anatomie secrète du ParK.
Tel un virus mutant les données numériques se propagent jusqu’à formaliser la terre comme un lieu clos sur lui-même.

Cette vidéo est un des fragments du projet Visible Earths.

/EN/

Sparkling ParK is a dystopian metaphor. Terrestrial environnement is an island park from the digital eyes of Suomi NPP satellites.
The visual move scans across the skin of Black Marble (NASA, 2016-17), exposing pixels that build the image. Those pixels are translated into sound composition through a software. This constitutes the instrumental part of the soundtrack.
The second part incorporates extracts from the book « Le ParK » by Bruce Bégout read by a Text-Reader software. With useless figuration, these types of language, code, digital data observe, recognize, evaluate and design the earth or in this case the secret anatomy of the ParK.
Like a mutant virus, digital data spreads to shape the earth only as a zone closed on itself.

Visible earths

Vidéo, couleurs, muet, 167′, 2018

Visible Earths est une vidéo, un fragment du projet éponyme. Black Marble (NASA 2016-17) fait l’objet d’un inventaire pour quantifier les différentes intensités lumineuses par zone. Cette opération se déchiffre via un document qui prend part à l’installation, une grille de classification. Il s’agit d’une carte particulière qui permet d’identifier le processus par lequel le déplacement virtuel de la vidéo s’effectue. Mais le balayage visuel sans coupe, en plan séquence contrarie l’analyse ordonnée des zones des plus lumineuses aux plus obscures. Également les zoom et dé-zoom dans l’image génèrent des pertes de repères visuels.
Visible Earths opère un glissement d’usage des outils épistémologiques ; opère une contre-pratique de la grille d’analyse afin de mettre en crise l’ordre des discours dans la représentation.

« Alors, j’appelle « image » ce qui s’arc boute encore sur une expérience de la vision et « visuel » la vérification optique d’une procédure de pouvoir quel qu’il soit (technologique, politique, publicitaire, militaire), procédure qui n’appelle, pour tout commentaire, qu’un « reçu cinq sur cinq ». Évidemment, le visuel concerne le nerf optique, mais ce n’est pas une image pour autant. La condition sine qua non pour qu’il y ait image est, je pense, l’altérité. »

Yellow Corner

Vidéo HD, couleurs, muet, 76’41’ ‘, 2017, extrait 5’.

Yellow corner est une vidéo tournée à Chiang Mai devant l’entrée d’un club sur une place où les locaux et les touristes se retrouvent.
Image par image, les photogrammes de la vidéo déstabilisent la représentation du mouvement. La vitesse des stroboscopes fabriquent des ambiances ou environnements lumineux différents sur chaque photogramme.
Sur la durée du film, plusieurs séquences sont assemblées et ralenties à 1 images/2secondes. D’autres assemblages de séquences se superposent sur les précédentes à 25 images/Seconde.
Les photogrammes, les uns après les autres se lisent moins comme une décomposition du mouvement, plutôt comme des inserts photographiques. Ce type de composition relèvent les écarts entre deux images et altèrent la ligne de temps passé, présent, futur.

Kaléidoscope

Vidéo HD, couleurs, muet, boucle, 10’12’ ‘, 2016, extrait 1’30 »

Kaléidoscope est un hommage au cinéma structurel, avec une pensée particulière pour les œuvres de Nam June Paik, Dan Graham et Michael Snow. Une sculpture en miroir tourne sur elle même sans cesse dans le mouvement régulier d’une courroie alimentée par un moteur. Un regard numérique qui réfléchit son image dans une sculpture aux mécanismes analogiques.

plateaux

Vidéo HD, couleurs, stéréo, boucle, 28’39’ ‘, 2016.

Par intermittence sur une durée de huit mois et dans trois lieux différents, une caméra sur pied placée à la frontière d’un plateau de théâtre et des sièges des spectateurs enregistre les déplacements des corps, les paroles apprises ou intempestives des comédiennes, du metteur en scène, des techniciens.
La mise en scène prenant le parti du grotesque, les archétypes, les spécificités du théâtre, du genre et le caractère artificiel de la représentation se renforcent. Des formes typologiques se prononcent.
Afin de proposer un autre regard sur les unités typologiques produites par les corps lors des répétitions, j’ai élaboré un travail de montage dirigé par l’idée de renoncer à une évolution narrative émise par une qualité supposée du travail des comédiennes. Il s’agit de renoncer à rassembler les invariants qui s’inscrivent à l’image suivant deux techniques : la superposition d’images et le principe du montage à contrepoint d’Artavazd Pelechian.
Un premier montage vidéo assemble les séquences deux par deux sur le modèle du split screen. Tandis qu’un deuxième effectué dans l’espace de l’exposition, participe à cette proposition de démontage des formes : un vidéo projecteur projette le split screen sur deux miroirs positionnés à un angle convenue.
La fonction des miroirs est de renvoyer la lumière du vidéoprojecteur sur un écran, ainsi les deux images du plit screen se lisent sur un seul et même plan, surimposées l’une sur l’autre.

et1, 2, 3et4

Vidéo HD, couleurs, stéréo, boucle, 2’38’ ‘, 2014.

Dans le cadre d’un cours de danse amateur, l’enseignante s’exerce à l’amélioration de ses compétences pédagogiques suivant les méthodes communiquées dans les écoles de danses.
L’enseignante doit transmettre le rythme à l’aide de chiffre, nomme les mouvements et indique la musicalité par le ton de la voix et la vitesse de diction, cela au même moment.
La multiplicité de ces actions rend difficile les facultés cognitives de l’enseignante et des élèves, agit au détriment de la synchronisation des mouvements du corps au tempo de la musique.
À partir d’un premier plan séquence combinant audio et vidéo, un second enregistrement audio a été élaboré proposant à l’enseignante de refaire son cours en studio – toujours en utilisant les méthodes des cahiers de la pédagogie* -.
Au vue de la difficulté du nouvel exercice, l’enseignante ne peut s’accorder au tempo de la musique utilisé initialement dans son cours. Un travail de post-production replace les dénominations rythmiques sur le tempo de la musique initiale.

*L’éveil et l’initiation à la danse, Centre national de la danse, cahier de le pédagogie, décembre 1999.

La route du sel

Vidéo HD, couleurs, muet, 24’28’ ‘, 2014, extrait 2’53 ».

La route du sel est une vidéo filmée à Hyères dans une voiture en mouvement. Elle présente trois environnements différents sur la même portion de territoire, modelés, construits et utilisés par l’homme.
La route choisie pour réaliser cette vidéo se situe aux limites de chaque espace, en bordure de mer, en bordure des salins jusqu’au parking visiteur d’un parc d’attraction (Magic World).
Ces lieux mêlent une fréquentation élevée par l’activité touristique et une réserve naturelle protégée.
Le dispositif de filmage est constitué de deux pieds vidéo, d’une camera et d’un miroir, positionnés à la place passager d’une voiture.
Ce dernier permet l’enregistrement d’une image divisée en deux vues divergentes : une vue filme une partie du champ au devant du par-brise tandis que l’autre présente une vue par la vitre latérale ainsi que le reflet de la caméra. Une impression d’allure différente d’une image à l’autre considère comme un double regard provenant d’une seule source.

Vélodrome

Vidéo HD, couleurs, mono, boucle 18’39’ ‘, 2014, extrait 2’53.

Un cycliste s’entraine pour battre un record avec son entraineur particulier sur une piste de course dans un vélodrome. Le coureur doit garder durant cet exercice une vitesse régulière, l’entraineur à l’aide du sifflet lui donne un ordre sonore, l’avertit du temps à parcourir sur un tour de piste.
Le cycliste s’entraine à la performance qu’il doit réaliser dans un futur proche ; son déplacement linéaire et répétitif sur le chemin circulaire du vélodrome signe une posture mécanique, automatisée.
Une machine légère, approximativement au centre du vélodrome, a été conçut pour faire tourner une camera à 360° sur environs 3mn/tour.
Ce dispositif mécanique constitue son propre mouvement, sa durée, son « regard ».
La prise de vue à rebours du déplacement du coureur contrarie son activité et interroge la disposition d’un sportif de haut niveau à s’objectiver en vue du dépassement de ses propres limites.

Hyènes

Vidéo HD, couleurs, stéréo, boucle 20’09’ ‘, 2014, 3’

Dans un site de reproduction, une camera sur pied filme deux hyènes mises en exposition dans une cage. Sur la séquence en plan fixe, trois attitudes sont repérables dans le comportement des hyènes.
Dans un premier temps, elles se positionnent en avant du plan, presque immobiles, perplexes face aux regards de leurs spectateurs. Dans un deuxième temps l’une d’entre elles amorce un mouvement de coté, répétitif, presque chorégraphié jusqu’à perpétuer ce motif en avant du plan dans un troisième temps.
Ce type de comportement chez l’animal pourrait être le symptôme d’une stéréotypie. Ce caractère déviant se manifeste par des séquences comportementales incongrues, répétitives et sans signal d’arrêt.
Entre chacune des trois attitudes deux secondes d’images noirs sont insérées. Ce découpage du plan séquence déstabilise la suture idéale entre la prise de vue et l’œil du regardeur, propose à ce dernier de sortir quelques secondes du film.